
Les contraintes de la croissance
Auteur : Meadows, Meadows & Randers
Date : 1972
Origine : MIT (USA) et Club de Rome (Suisse)
Pour certains, l’histoire du Rapport Meadows, traduit en français par « Halte à la croissance », mais dont le titre original est « Limits to growth », né à la sortie de la seconde guerre mondiale avec la Commission Paley.
Commandée par le Président américain Roosevelt, ce rapport fut remis à l’administration américaine en 1952, et visait à un état des lieux des ressources planétaires. L’objectif n’était pas particulièrement altruiste et visait à assurer aux Etats Unis une autonomie stratégique en termes de ressources naturelles, de minéraux et de métaux. Il fut baptisé « Resources for freedom ».
En effet, l’expansion phénoménale du mécanisme de la production aux U.S.A. et l’appétit croissant de matières premières qui en résultait devaient conduire à une nouvelle orientation de la politique étrangère américaine.
Mais techniquement, ce rapport prospectif collecta des données inédites sur les ressources naturelles mondiales. Des données qui finirent en traitement au MIT, le Massachussets Institute of Technology.
Au milieu du 20 ème siècle, la croissance démographique ne cessait de s’amplifier année après année. CE qui vint réanimer un questionnement sur la croissance démographique qu’on pensait oubliée.
Le malthusianisme désignait depuis le 19ème siècle une volonté de réduire la natalité, soit de façon planifiée par une autorité (une politique malthusienne), soit adoptée par une population (un comportement malthusien). Le terme dérive des travaux de l’économiste britannique Thomas Malthus (1766–1834). Selon lui, l’accroissement de la population est infini et a une progression géométrique, alors que les ressources disponibles, notamment les productions agricoles, n’augmentent que de manière arithmétique et restent limitées. Le risque est donc celui d’une surpopulation qui conduirait le monde à une paupérisation inéluctable.
L’histoire a montré que Malthus s’est trompé. Puisque la malnutrition a considérablement baissé tout au long du XXème siècle, étant presque divisée par 10 depuis le milieu du 19ème jusqu’en 2023.
Le rapport Meadows n’est pas maltusien. Grâce à de puissants logiciels, et certains des ordinateurs les plus puissants de l’époque, il a modélisé les trajectoires industrielles, économiques, énergétiques, matérielles et démographiques. Ce faisant, il a publiquement posé la question de la finitude des ressources dans un contexte de croissance économique de plus en plus gourmande en matière et en énergie.
Evidemment, ce rapport dit ‘du Club de Rome’ fut massivement rejeté à son époque.
Aucune politique publique de la planète n’a pris au sérieux ces modélisations pessimistes.
En 50 ans pourtant, toutes les projections se sont réalisées avec une précision étonnante.
Les pics énergétiques et matériels furent anticipés pour 2030/2040, et le pic de la population humaine pour la seconde moitié du 21ème siècle (2080), des scénarios que les Nations Unies et l’Union Européenne considèrent aujourd’hui, 50 ans plus tard, comme les plus plausibles.
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